
mon road trip
en Gaspésie
VOYAGE QUÉBEC: ROAD TRIP EN GASPÉSIE
Article écrit par Vangabonde | 16/10/2015
« Il faisait beau, et Bonaventure, cerclée d'ailes blanches, était un joyau au milieu de la mer. Mais l'île ne renonçait pas au côté farouche de son aspect, et la forêt qui la recouvrait en partie se détachait avec une grandeur sombre sur l'horizon clair. »
Marie Le Franc
C'est avec une envie de voyage dans les tripes que mon copain et moi décidons de partir pour un road trip en Gaspésie, entre deux sessions étudiantes on se demandait bien où nous pouvions aller en seulement 3 jours, c'est alors que l'idée de s'aventurer jusqu'au bout du pays germa dans mon esprit. Mais oui, pourquoi ne pas explorer notre propre région et partir à l'est, dans cette belle région au bout du continent.
Il faut d'abord savoir qu'au Québec, les distances sont toujours longues et moi qui croyais que Percé était à un peu plus de 8 heures de route, je réserve déjà notre petit chalet, avec vue sur le rocher Percé, pour le soir même. Il était environ 11 heures le matin lorsque nous partons pour notre aventure, nous prenons notre temps sur la magnifique route des navigateurs. Nous regardons au loin le château Frontenac qui s'efface doucement de l'horizon et nous nous dirigeons vers la campagne le long du fleuve Saint-Laurent, inutile de prendre l'autoroute, on se rallonge un peu, mais la vue en vaut la peine. Nous n'utilisons pas vraiment de GPS pour le moment, après tout, nous sommes en terrain connu.
Après avoir fait un petit arrêt à Rimouski, je trouve que cela est un peu long avant notre arrêt à Matane, c'est alors que je regarde mon cellulaire, pour me rassurer sur le trajet et c'est là que mon téléphone m'annonce que le trajet sera plus long que prévu, étant donné notre passage sur la route des navigateurs. Bref, un moment de panique s'empare de moi, car nous avons réservé à Percé et nous sommes tout de même en octobre, ce qui veux dire qu'il fera noir tôt. J'appréhende un peu la traversée des Appalaches dans le noir sur un trajet que nous n'avons jamais fait. Profite du moment présent, me suis dis-je, nous verrons rendu là. Nous prenons donc le temps d'avaler un rapide souper à Matane, et nous profitons des derniers rayons de soleil avec la vue sur le fleuve et les feuilles d'automne rougit par l'absence de beau temps.
L'aventure commence réellement lorsque nous dépassons les derniers petits villages et que nous entrons dans les parcs nationaux ( il ne faut pas oublier qu'en ce temps de l'année, tout les sites touristiques sont fermés) nous avançons donc dans cette noirceur sauvage, pour seule lumière, les phares de notre Yaris compacte. Je dois avouer qu'à un moment j'ai réellement paniqué, lorsqu'une voiture, beaucoup plus habituer que nous de traverser la région, nous dépasse dans cette route sinueuse et commence à monter, puis monter, je croyais presque qu'elle s'envolait au dessus des pics ! Alors viens NOTRE ascension avec notre 4 cylindres, pendant un moment j'ai cru que je devrais pousser la voiture pour que l'on arrive au bout. Enfin, c'est avec soulagement que nous arriverons à Gaspé, les deux, les nerfs en boules sommes plus qu'heureux de revoir la civilisation.



ARRIVÉE À PERCÉ
Il faisait bien sur noir lorsque nous nous écrasons dans notre beau chalet en bois rond sur la côte de Percé, la vue devra attendre au petit matin, c'est-à-dire dans peu de temps étant donné l'heure. Mais c'est dans la bonne humeur et devant la plus belle vue du rocher percé sous le soleil du matin, que nous mangeons notre muffin au bleuet, tout exciter d'aller faire un tour de bateau pour voir l'ile de Bonaventure et d'enfin voir ce rocher de plus près ! Billet en mains, nous attendons sur le quai avec le vent de l'Atlantique qui nous souffle sur la nuque, c'est une belle journée quoiqu'un peu froide avec tout ce vent, mais surtout le paysage est à couper le souffle et l'eau est si bleue et si sombre, qu'elle pourrait provenir de la bague de Kate Middleton, couleur saphir.



Le palais des Doges


Le rocher percé
C'est l'image qui nous vient à l'esprit lorsque l'on parle de Percé, effectivement on y retrouve une rocher percé, littéralement, mais ce qui est étonnant c'est de le voir en vrai. La roche est encore plus immense qu'on peut se l'imaginer et prendre le tour de bateau nous permet de se rapprocher et d'admirer son trou ( de 15m de haut) qui finira éventuellement par s'effriter et ne plus exister, c'est assez fou de savoir que le rocher perd 1 tonne de roche par jour !
L'île bonaventure
Cette île est principalement connue pour les oiseaux qu'elle abrite, chaque année des milliers de fous de Bassan viennent se reproduire durant l'été, retrouvant leurs nids de l'année précédente. Ce qui est étonnant avec ces magnifiques oiseaux blancs, c'est de pouvoir observé leurs plongeons spectaculaires. J'ai d'ailleurs surpris le phénomène lorsque je mangeais mon assiette de crevette à la crème au restaurant de pêcheur du coin.
L'île est un musée vivant d'une ancienne vie insulaire, rappelant le mode de vie de la Nouvelle-France, ces pauvres pêcheurs solitaires exposés au mauvais temps et la rigueur des saisons. On peut encore y apercevoir quelques maisons centenaires sur la côte et en saison haute il est possible de venir se promener sur le chemin du Roy et de parcourir l'île à son rythme. Malheureusement, au mois d'octobre, il n'était pas possible d'y accoster
La ville de Percé
La ville est vraiment mignonne, c'est le mot qui me vient à l'esprit lorsque j'y repense. Toutes ces petites boutiques souvenirs, ces petits marchés d'art et de bijoux artisanaux, bien entendu, Percé est une ville de pêcheur, mais on y retrouve un côté très touristique et charmant avec des gens accueillants et simples. Je veux dire, qui ne serait pas charmé par une ville qui a une seule rue principale et qui a des restaurants avec des noms tels que : La maison du Pêcheur et la Morutière, non mais je craque.
LA GASTRONOMIE DU BAS SAINT-LAURENT
Les fruits de mer sont à l'honneur
Il n'y a pas de mots pour décrire la fraicheur des fruits de mer de la Gaspésie, c'est réellement la prise du jour. Mes crevettes étaient moelleuses comme du beurre et la fameuse morue, moi qui ne suis pas une fan, je ne peux vous dire combien j'ai apprécié mon apéritif de morue salé en tartinade. Sans oublier le homard, perso, je ne l'ai pas essayé, mais pour ceux qui sont fans c'est l'endroit pour se délecter et la serveuse vous le décortique pour vous, ça c'est du service. Outre les fruits de mer, sur le chemin du retour nous avons dormi dans une petite auberge tout à fait magique, une vieille maison de style victorien reconvertie en auberge style Bed and Breakfast, avec le meilleur déjeuner qu'on peut souhaiter de ce genre d'établissements (pain doré au vrai sirop d'érable, accompagnée de fruits frais). Ils y servent même du thé de la boutique Camélia Sinensis, moi qui est accro au thé j'était en manque de théine depuis 3 jours et je devais m'abreuver au Tim Horton, pas la meilleure option disons-le.



Auberge la Seigneurial à Matane

SUR LA ROUTE DU RETOUR
Sur le retour nous avons pris le temps de nous arrêter sur la route pour admirer les paysages et les petits villages que l'on croisait. Nous avons traversé le Parc Forillon, qui est était splendide sous les couleurs d'automne, avoir eu une journée de plus je me serai aventuré pour une randonnée dans cette forêt coloré. Sur la route, on croise des dizaines de villages d'environ 40 habitants et à chaque fois on s'imagine habiter aussi loin de tout dans ces petites communautés. On finit par arrivée à Matane, ville ou l'on a passé la nuit dans cette auberge victorienne. On tente de trouver quelque chose d'ouvert, il semblerait qu'à l'exception de 2-3 bars tous les restaurants sont fermés après 20h00. On fini notre soirée étendue dans le lit à écouter un film téléchargé sur notre cellulaire à manger du ''fast food'', la grosse classe. Après notre petit déjeuné matinal si délicieux, enfin de la bonne bouffe, on repart sur la route pour notre destination finale (Québec), le retour au bercail. Au final, nous avons passé un week-end merveilleux et je retournerai certainement dans ce bout de pays qui est le mien, surtout lorsque l'envie de crevettes me prend.


