LE MODE DE SURCONSOMMATION DU VOYAGE
- Vangabonde
- 17 déc. 2016
- 5 min de lecture
Le voyage, un nouveau monde de surconsommation?
Dernièrement je faisais le point sur mes derniers voyages, sur mes prochains voyages et je me suis rendu compte que la majorité de mes destinations avait été choisies pour leurs attraits touristiques selon mes Lonely Planet et je me suis demandé: est-ce qu’il y a plus à vivre que ce qui est écrit dans ces livres?
La surconsommation facile du voyage
Alors là, je m’inclus la première dans ce cycle de touristes qui rêve de tous voir et qui font la liste des "must to do" en une journée et malgré tout, on finit souvent par passer à côté des choses intéressantes qui ne se trouve pas toujours dans les plus gros centres touristiques, mais plutôt dans le quotidien des gens. Quand j’y repense mes plus beaux souvenirs de voyage n’étaient pas à Saint-Pierre de Rome, ni devant la tour Eiffel, en fait, la plupart de mes meilleurs souvenirs sont les moments où j’ai eu le plus de galère. Les moments où je me suis retrouvé dans une situation pas possible, mais qu’après coup je me suis souvenu de cette journée en riant. Ou encore le petit tournant de trop qui m’a fait perdre mon chemin et sur la route et j’ai trouvé un restaurant trop sympa qui n’était pas inscrit dans mon petit livre. Comme quoi la spontanéité, c’est parfois l’essentiel d’un voyage réussi.
Il est facile de tomber dans la consommation du « je dois voir ça et ça, et faire ceci et manger cela », mais croyez-moi, de s’aventurer dans le non traditionnel et dans les recoins moins touristiques peux seulement vous laisser des bons souvenirs. Après tout, avons-nous réellement besoin d’avoir tous la même photo prise 10000 fois de la tour Eiffel?
La fameuse Bucketlist
Cette réflexion m’amène donc à mon prochain point, la fameuse « bucketlist » on va se l’avouer, on en a tous une, qu’elle parle du voyage ou non. Cette liste interminable de petites cases à cocher, tel un écolier de la vie qui rapporte des devoirs à la maison. Je ne dis pas que cette liste est mauvaise, au contraire elle peut parfois nous faire rêver, nous donner envie et même nous valoriser. Par contre, mettre cette liste au devant des rencontres humaines et au-devant des expériences serait, en mon sens une grave erreur.
Agir en touriste
Je crois que la pire chose à faire pour ne pas apprécier un voyage et de revenir de la destination et d’avoir l’impression de n’avoir rien vécu, car au final, on a agi comme un touriste. Par là, je veux dire que l’on n’a pas fait l’effort de vivre le quotidien des gens et l’on n’a pas fait l’effort de s’infiltrer ni de vivre l’expérience de l’habitant. C’est bien beau les hôtels 5 étoiles, mais à quoi cela sert-il de voyager si au final l’on n’a pas été dépaysé, au moins un tout petit peu. On s’entend, je comprends que ce n’est pas tout le monde qui a envie de vivre un mois dans une yourte en Mongolie et de manger du lait de vache cru. Mais quand même, de faire un tantinet l’effort de parler aux gens, d’essayer les spécialités culinaires de faire des expériences hors des sentiers battus, cela restera vos meilleurs souvenirs garanti ! À quoi bon aller en Asie pour manger des oeufs bacon pour déjeuner ?
L'achalandage des sites touristiques
Oui, nous sommes tous des touristes lorsque nous visitons ces fameux sites de l’UNESCO, mais sincèrement est-ce qu’il y a plus désagréable qu’une horde de touristes à suivre? Certains lieux sont maintenant tellement achalandés que même en saison basse cela brise le charme tant attendu. Bien sur, il y a toujours l’option de se lever très tôt pour éviter la foule ou encore de venir un 25 décembre, mais il est rendu de plus en plus impossible de découvrir ces lieux qu’il y a quelques années était encore considéré comme sauvage ou "underground". Merci à l’Internet, nos lieux fétiches se font connaître au grand public pour le bien et le mal de tous. Bien sur, il y a encore beaucoup de régions authentiques qu’il reste à découvrir, mais surtout je crois que c’est aussi une façon de voyager qu’il faut développer, à place de vouloir faire tous le même circuit en boucle, pourquoi on n’essayerait pas de trouver des activités qui développent le commerce local, ou encore de s’impliquer dans des organismes locaux et communautaires, ou encore de vivre avec l’habitant et découvrir de nouvelles cultures et façon de vivre. Pourquoi n’essayerions-nous pas d’apprendre d’une culture à place de vouloir tout voir d’elle ?
Est-ce que l’on peut voyager autrement?
Je crois que c’est la première question à se poser, et je crois que la réponse et oui. La preuve étant que de plus en plus de voyageur expérimente des voyages de type ‘’éco-responsable’’ ou encore le ‘’slow travel’’ destiné à voyager de façon responsable.
Voyageur responsable
Alors là on parle principalement de l’éco touriste, on en d’autre mot voyager sans faire de ravage ! Ce principe de base s’appuie d’abord sur la notion du respect, respect du pays d’accueil, respect de l’environnement, respect des traditions, etc. Il est selon moi, primordial de s’informer sur notre lieu de voyage, sur la culture, sur la langue, sur l’environnement, sur l’état politique, sur les comportements à éviter ou à faire. Partons du simple fait que l’on a une obligation en tant que voyageur étranger de faire nos devoirs et d’en savoir un minimum avant de quitter notre pays.
Voici quelques conseils:
Apprenez quelques mots dans la langue du pays
Informez-vous sur les pratiques non responsables d’un pays destiné aux touristes (ex: les photos avec les tigres, monter sur un dos d’éléphant en Thaïlande par exemple)
Informez-vous sur les traditions et respectez-les
Informez-vous sur les arnaques destinés aux touristes.
Ne nourrissez pas les animaux
Ne donnez pas d’argent aux enfants ni aux sans-abris (souvent inclus dans un système de mafia)
Disposez vos déchets convenablement
Utilisez des moyens de transports écologiques (comme le vélo, la marche, les transports en commun)
Consommez localement (on évite ici les chaines de restaurants et de boutiques)
Slow Travel
Alors le Slow Travel, comme le nom l’indique, est le principe de voyager lentement, bien sûr, ce n’est pas tout le monde qui a devant eux 2 mois collés de vacances par année, par contre si vous avez deux semaines, pourquoi ne pas visiter qu’une seule ville et en profiter pleinement à place de vouloir voir les 15 villes sur votre liste (je m’inclus encore la-dedans, j’ai du travail sur la planche)
Le slow travel, c’est aussi une volonté de voyager plus lentement, dans un mode de vie plutôt simple, pas très loin de la simplicité volontaire, mais c’est aussi de profiter des moments, de vivre dans un état d’esprit tel que la Pura Vida. C’est aussi de prendre part à la communauté et d’éviter de tout planifier d’avance, de profiter du moment présent sans trop d’attente, de développer des habitudes de vie, se créer une routine dans un autre pays.
Alors, je vous donne envie d’essayer?

Comentários